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Actualités #5

  • La Chine interdit la cigarette dans les lieux publics - AS
  • Retour sur la fin de la politique de l'enfant unique - AG
  • Du racisme chez Mercedes - AS
  • Un retour de Facebook en Chine ? - AG
  • En Chine, le nombre de brevets explose - VC

La Chine interdit la cigarette dans les lieux publics

Fumer dans les lieux publics est interdit dans une vingtaine de grandes villes chinoises depuis 2014. Mardi 22 novembre, le gouvernement a confirmé sa décision d’étendre cette interdiction à tout le territoire. C’est une décision majeure dans un pays où on compte plus de 300 millions de fumeur, et où un homme sur deux en est dépendant. Mao Qunan, porte-parole de la Commission nationale pour la santé et la planning familial, voit la situation comme une “étape décisive pour promouvoir la santé publique”.

Un tiers des cigarettes fabriquées sont fumées en Chine, c’est pourquoi en plus de ce projet de loi, le gouvernement chinois a prévu de mettre en place une campagne de communication anti-tabac ainsi qu’une taxe sur les cigarettes. La loi devrait se voir appliquer dès la fin de l’année 2016, ce qui risque d’être compliqué dans des villes comme Pékin, où l’interdiction en place depuis 2015 peine à se faire respecter. De plus, n’oublions pas qu’en 2015 l’Etat chinois a reçu 1 100 milliards de yuans (soit environ 150 milliards d’euros) grâce aux taxations du tabac; ce profit étant en hausse de 20% sur un an ! C’est donc une part de son économie que la Chine va devoir abandonner dans sa lutte contre le tabagisme.

Alice SOULA

Retour sur la fin de la politique de l’enfant unique

Il y a environ un an, le gouvernement chinois annonçait officiellement la fin de la politique de l’enfant unique pour lutter contre le vieillissement de la population.

Depuis cette annonce, le nombre de bébés a augmenté en Chine et certains spécialistes commencent même à parler de “Baby Boom” à venir. 15 millions de naissances en plus sont ainsi prévues d’ici 5 ans.

La première conséquence de cette augmentation? Le métier de “nounou” ou “ayi” en chinois, connaît lui aussi un boom du fait de la hausse de la demande des classes moyennes des grandes villes.

Aurore GAVENDA

Du racisme chez Mercedes

Un cadre dirigeant du groupe Daimler (groupe auquel appartient Mercedez-Benz ou encore Mitsubishi) a été démis de ses fonctions après une altercation pour … une place de parking.

En effet, c’est une histoire banale qui a pris de grandes proportions : dans un quartier huppé, particulièrement prisé par les expatriés et les chinois aisés, Rainer Gärtner, PDG de la filiale poids lourds de Daimler en Chine, se gare sur l’emplacement que convoitait un automobiliste chinois. Au cours de la dispute, Rainer Gärtner s'écrie, en anglais et devant témoins, “ça fait un an que je suis en Chine. La première chose que j’ai apprise, c’est que tous les chinois sont des salauds”. Un message fort qui scandalise les passants venus pour aider leur compatriote. Gärtner les prend alors à parti avant de les asperger de spray au poivre. L’incident devient vite viral : une vague d’indignation envahit les réseaux sociaux et Daimler est obligé de réagir. Le groupe annonce alors avoir démi Gärtner de ses fonctions et présente ses excuses. « Cet incident [...] est un problème strictement privé, désormais résolu à l'amiable » selon Daimler.

Le problème est le suivant : le groupe réalise la plus grande partie de son chiffre d’affaires en Chine, et pour certains chinois il ne respecte pas leur peuple, comme le dit un internaute sur la plateforme de microblogs Weibo : «Ces excuses sont superficielles. Cela ne démontre que l'arrogance de cette entreprise. Elle gagne de l'argent en Chine, mais au fond elle n'a pas une once de respect pour les consommateurs chinois».

Alice SOULA

Un retour de Facebook en Chine?

La censure chinoise sur internet est bien connue et une majorité de sites occidentaux sont interdits sur le territoire chinois notamment Facebook, Youtube et Twitter. En 2009 en effet, une mobilisation pacifique née sur Facebook et Twitter s’était transformée en manifestation mortelle dans le Xinjiang (région autonome du nord-ouest de la Chine) menant ainsi le gouvernement chinois à interdire ces réseaux sociaux. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, la Chine n’est pas le seul pays à avoir pris cette initiative:

Toutefois, Marck Zuckerberg, le patron de Facebook, n’a pas dit son dernier mot. Le marché chinois représente en effet une opportunité commerciale non négligeable pour le réseau social le plus connu du monde. Il s’est donc lancé à la conquête de la Chine en s’y rendant à de multiples reprises. Sont ressortis de ces voyages : un footing sur-médiatisé place Tian an’Men, une rencontre avec Xi Jinping… Dans cette optique, le New York Times a récemment annoncé que l’entreprise travaillerait actuellement sur un projet de censure du réseau pour pouvoir le relancer en Chine. Cette censure serait contrôlée par un partenaire chinois qui aurait la possibilité de superviser les sujets discutés et de pouvoir les supprimer à tout moment.

Cette initiative, séduisante pour le gouvernement chinois, est néanmoins problématique pour Facebook. Ainsi, si la suppression de certains contenus a déjà été effectuée dans certains pays à la demande des autorités (Turquie, Inde, France par exemple) elle deviendrait ici systématique. De quoi douter de la crédibilité de Mark Zuckerberg lorsqu’il déclarait: « Nous croyons qu’il faut permettre à tout le monde de s’exprimer, ce qui signifie laisser les gens partager ce qu’ils souhaitent, tant que possible ».

On peut aussi citer le cas de Google, qui s’était plié dans un premier temps aux conditions chinoises en pratiquant l’auto-censure, avant d’être à son tour interdit, et qui cherche aujourd’hui un moyen de revenir sur le marché chinois.

Aurore GAVENDA​

En Chine, le nombre de brevets explose

La Chine est devenue le premier pays à avoir déposé plus d’un millions de brevets en un an en 2015, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle publié le 23 novembre. Après avoir longtemps été considéré comme l’atelier du monde, le géant asiatique semble vouloir à présent voir le label « made in China » changer au profit du « made by China », une nuance qui en dit long sur l’évolution de son économie.

Même si un tel chiffre est à prendre avec précaution car la Chine tendance à surévaluer ses données, il reste significateur et semble ouvrir un nouveau chapitre de son développement économique.  « Lorsqu’on regarde le grand nombre de dépôts de dessins industriels, il est évident que l’industrie lourde demeure très importante (…), mais il y a aussi un certain nombre de brevets dans le domaine de la haute technologie et d’autres qui sont déposés par de grands groupes publics pétrochimiques ou de sidérurgie », résume Jean-François Dufour, spécialiste de la géopolitique asiatique. Le savoir-faire semble donc s’étendre à tous les secteurs de l’économie chinoise et la raison est simple : vendre ses propres produits rapporte plus.

La puissance chinoise est donc arrivée à une certaine maturité dans sa production industrielle et semble devenir une compétitrice sérieuse dans le jeu économique des grandes puissances.

Vincent CALAMAND