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Actualités #1

 

SOMMAIRE

  • Une ouverture de comité central explosive – AS
  • La Chine signe un contrat de 770 millions de dollars avec la Guinée – VC
  • La France veut resserrer ses liens avec la Chine – VC
  • La Chine modernise son armée – AS

Une ouverture de comité central explosive

Lundi 24 octobre 2016 devait marquer l’ouverture de la session annuelle du comité central du Parti communiste chinois au pouvoir. C’était sans compter la déflagration qui, à 14 heures,  a retenti dans la ville de Yullin, province du Shaanxi (Nord-Est).

Située « dans une baraque de chantier en tôle », elle aurait « endommagé les immeubles aux alentours ». Le choc de l’explosion s’est ensuite propagé dans plusieurs artères de la ville, causant de lourds dégâts matériels et humains : 14 morts, 147 blessés dont 11 en soins intensifs, des vitres brisées, cinq bâtiments préfabriqués détruits. Un hôpital à proximité a également été sévèrement touché, selon l’agence Chine nouvelle.

Les secours se sont évidemment immédiatement mobilisés jusqu’à mardi 9 heures. Plusieurs dizaines de pompiers notamment ont effectué des recherches pour trouver et secourir les survivants potentiels.

Quant aux causes de l’explosion, le mystère reste entier. Certains habitants de Yullin auraient assuré au journal local Hashang Bao que l’origine de la tragédie était liée au « stockage illégal d’explosifs ». Cet accident n’est pas sans rappeler la série d’explosion dans un dépôt de produits chimiques à Tianjin l’année dernière, qui avait été à l’origine de 185 morts.

Cependant une ombre plus sombre encore plane sur le tableau : les plateformes de discussion ont été bloquées après le drame et certains internautes dénoncent la censure imposée par les autorités chinoises.

Alice SOULA

La Chine signe un contrat de 770 millions de dollars avec la Guinée

Le 25 octobre, la China Harbourg Engineering Company (CHEC) a signé un contrat de 770 millions de dollars pour s’occuper de l’extension du port de Conakry, sur quatre ans. Ce projet titanesque financé par la China Import-Export Bank, entièrement détenue par Pékin, permettra la construction de trois nouveaux quais, d’une aire de stationnement d’une capacité de 600 camions, d’une pénétrante routière de 4 km et d’un échangeur de 550 mètres. Le responsable de la CHEC présent en Guinée depuis 2012, Ding Jialong, s’est exprimé aujourd’hui en affirmant que ce contrat permettra la création de 500 emplois locaux et 1 000 postes pour l’industrie.

Grâce à ce projet d’agrandissement, Conakry deviendra le plus grand port de l’Afrique de l’Ouest, devant Dakhar, Abidjan et Lomé. C’est donc un enjeu primordial pour le pays, l’économie nationale ayant beaucoup souffert de l’épidémie du virus Ebola. Avec une stagnation en 2015, le FMI prévoit un retour de la croissance de 5% cette année.

La Guinée compte sur l’exportation de ses richesses minières pour renforcer sa balance commerciale mais encore faut-il savoir tempérer la demande chinoise. En effet, en finançant de nombreux projets d’infrastructure en Afrique, Pékin espère s’assurer un accès prioritaire aux matières premières, indispensables à son développement de plus en plus gourmand en ressources naturelles. Cependant, l’exploitation des sols n’est pas sans conséquence pour l’écologie et, puisque les réserves chinoises en métaux rares ne suffisent plus à aux besoins de production du géant asiatique, il y a fort à parier que la demande en minerais augmente de manière exponentielle.

Ainsi il est probable de voir apparaître en Guinée un scénario semblable à celui qui s’est déroulé en Malaise, forcée d’interdire l’extraction de bauxite, pourtant indispensable à la création d’aluminium dont la Chine est le premier consommateur, par crainte d’un désastre environnemental et de dommage pour la santé.

Vincent CALAMAND

La France veut resserrer ses liens avec la Chine

En visite à Pékin le 31 octobre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a rencontré le président chinois, Xi Jinping. Suite à cette rencontre, un accord a été trouvé pour créer un fond d’investissement de plusieurs centaines de millions d’euros servant à financer des projets communs dans des pays tiers. La France et la Chine cherchent, en effet, à favoriser leurs développements économiques respectifs en combinant leurs avantages, notamment dans certains pays africain, où Pékin investit déjà depuis plusieurs années et où la France bénéficie de nombreux réseaux d’affaires.

Cette coopération n’est cependant pas une nouveauté dans les relations sino-françaises. En septembre dernier, le gouvernement britannique a donné son accord pour la construction de deux réacteurs nucléaires français dont le projet, à hauteur de 21 milliards d’euros, sera financé en partie par le partenariat chinois EDF – China General Nuclear (CGN).

En recevant monsieur Ayrault, le président Xi a ainsi déclaré que la Chine et la France devaient « étendre leur coopération en matière de commerce, d’investissement et de financement pour profondément associer leurs intérêts » et a promis une plus grande ouverture aux investissements français. En effet, si les financements chinois au sein de l’Union Européenne ont fortement augmenté (+44% en 2015), les chefs d’entreprises européens se plaignent néanmoins du manque de réciprocité, le marché chinois restant difficile d’accès.

Jean Marc-Ayrault a également profité de sa visite pour tenter de relancer le tourisme chinois en France. Depuis les attentats dont a été victime l’Hexagone ainsi que des agressions sur des ressortissants chinois, les offices de tourismes s’attendent à un déclin de 30% en 2016. Le ministre a annoncé que la France se donnerait les moyens pour accueillir les touristes chinois « dans les meilleures conditions possibles et notamment en matière de sécurité. »

Vincent CALAMAND

La Chine modernise son armée

Xi Jinping, président chinois, secrétaire général du Parti communiste et président de la Commission militaire centrale est également devenu commandant en chef de l’armée en avril 2016. Il a lancé un plan de modernisation de l’armée d’ici 2020, qui se caractérise notamment par la chasse à la corruption et la baisse des effectifs administratifs de 300 000 postes. Ces mesures s’inscrivent parallèlement dans une logique de valorisation des armées de l’air et de mer dont les budgets restent spectaculaires.

En effet, mardi 1er novembre, Pékin dévoilait son nouvel avion de chasse furtif chinois J-20 devant un public enthousiaste et des participants de 42 pays. Symbole de la puissance militaire chinoise, c’est au salon aéronautique de Zhuhai (province du Guangdong, côte sud) que le J-20 a fait sensation. Entouré du plus grand secret jusque-là, c’est après les démonstrations d’acrobaties aériennes chinoises que les deux avions ont volé ensemble au-dessus d’une foule compacte, l’un d’entre eux s’élevant à la verticale.

Annoncé en décembre 2015, le second porte-avion de l’armée chinoise, construit à Dalian (province du Liaoning, nord-est), est prêt. Le porte-parole du ministère de la Défense chinois, Wu Qian, a confirmé la fin de l’assemblage du nouveau porte-avion qui viendra accompagner le Liaoning : premier porte-avion chinois et navire soviétique rénové. Ce nouveau navire a pour vocation d’augmenter la puissance militaire maritime chinoise, notamment dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale.

Ces avancées en termes de matériel militaire servent des intérêts précis : la protection des frontières de la Chine en Asie, la réduction de l’écart technologique entre le Chine et les États-Unis, et les revendications territoriales en mer de Chine méridionale. En effet, cette zone maritime est réputée riche en hydrocarbures et ses différentes îles et archipels sont revendiqués par la Chine, le Viêt Nam, les Philippines, la Malaisie le Brunei, etc. Outre les domaines de pêche et la question de souveraineté nationale en jeu, c’est essentiellement l’exploitation de gisements de pétrole et de gaz naturel que recherchent les différentes nations en conflit. De plus, l’accès à ces terres immergées représente un enjeu géopolitique crucial pour Pékin qui pourrait alors déployer son arsenal maritime dans la région.

Ce conflit étant loin d’être réglé, la Chine est susceptible de continuer ses investissements dans l’armement, d’autant plus qu’elle représente aujourd’hui 4,70% des importations d’armes ce qui la place au 3ème rang mondial ; et en exporte 5,9%. Le Viêt Nam et la Corée du Sud sont également dans le top 10. Premier importateur de pétrole, la Chine a désespérément besoin de cette ressource pour faire fonctionner ses industries locales. Enfin, avec ses investissement aéronautiques en hausse quasi-constante, la Chine pourrait devenir le plus grand marché mondial de l’aviation d’ici 2024.

Alice SOULA

Sources :